La menace terroriste s’est greffée aux défis auxquels le gouvernement et appelé à faire face. Si les attaques sporadiques des djihadistes n’ont jusque-là pas ébranlé la stratégie militaire mise en place au niveau de l’armée, la menace reste persistante et appelle de la part des autorités, des mesures fortes. Mercredi dernier, en conseil des ministres, le gouvernement s’est une fois encore penché sur la question. Ce qui traduit la grande préoccupation de l’exécutif par la question sécuritaire.
« Au titre des autres mesures normatives, les actes réglementaires suivants ont été adoptés. Il s’agit des décrets portant attributions, organisation et fonctionnement du Comité national chargé de la Coordination des activités de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive au Bénin ; du régime de mise en œuvre des sanctions financières ciblées liées au financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive », peut-on lire dans le compte rendu du conseil des ministres tenu le mercredi 22 juin 2022. Cette diligence règlementaire vient s’ajouter à la panoplie de mesures prises ou en cours pour contrer la question du terrorisme qui vient s’ajouter aux défis du gouvernement après la crise sanitaire du Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne. L’intitulé du Comité national chargé de la coordination des activités de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive au Bénin renseigne déjà de façon limpide sur le contenu de sa mission. A travers la mise en place de cet organe, le gouvernement veut mieux juguler le fléau et s’offrir un arsenal règlementaire pour encadrer ces infractions.
Une volonté clairement affichée
L’Etat reste pleinement conscient de la situation et le président de la république Patrice Talon, n’a pas manqué à plusieurs occasions, de donner le ton du niveau auquel la situation préoccupe le gouvernement. Dans son discours sur l’Etat de la nation, prononcé le 29 décembre 2021, devant la présentation nationale, le chef de l’Etat déclarait : «..Je me dois de partager avec vous les deux défis majeurs, qui se posent à nous en ce moment. Ils sont d’ordre sécuritaire et sanitaire. Du point de vue sécuritaire, nous le savons tous, ces dernières années, nous avons engagé des réformes et consenti des investissements importants pour équiper nos Forces de défense et de sécurité, afin de garantir davantage la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue de notre territoire. Ce que beaucoup ne savent pas par contre, c’est que depuis deux ans au moins, nous avons déployé un important dispositif de prévention dans nos communes frontalières où la menace terroriste, en raison des développements observés dans des pays limitrophes, est forte ; tant le phénomène a pris de l’ampleur chez certains des pays voisins. Nous l’avons fait pour prévenir ou éviter au maximum des incursions chez nous, parce qu’il faut bien le dire, la situation dans la sous-région est préoccupante. Une telle anticipation a fait ses preuves car, c’est le lieu de le dire, ce ne sont ni les velléités, ni les tentatives qui ont manqué depuis lors. Mieux, nous avons régulièrement procédé à des interpellations justifiées. Cependant, malgré nos précautions, nous avons été éprouvés à plusieurs reprises ces derniers temps ». A la suite de ces propos, des dispositions ont été prises pour apporter la riposte idoine aux diverses attaques des terroristes. A en croire le ministre délégué auprès du président de la république, chargé de la Défense nationale Fortunet Alain Nouatin, l’armée béninoise dispose des moyens nécessaires pour faire face aux nouvelles menaces terroristes. Il l’a fait savoir la semaine dernière sur l’émission « Le gouvernement en action ». A la question de savoir si l’armée est en mesure de répondre et de protéger efficacement la Nation béninoise ? La réponse est ‘’oui’’ sans ambages parce qu’elle est dotée de moyens adaptés pour y faire face », a-t-il déclaré. Selon ses dires, ces moyens sont réglementaires, c’est-à-dire les réformes, les ressources humaines. Il y a aussi les moyens matériels, c’est-à-dire la construction de nouvelles bases, la construction de bases opérationnelles avancées. « Ces moyens sont également des équipements. Nous avons une politique d’équipement qui permettra à l’armée d’être très opérationnelle pour répondre efficacement à ces types de menaces », a-t-il ajouté.
source: www.groupelematinal.com, Par Gabin Goubiyi